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C’est enfin le week-end, un week-end de printemps sur le littoral atlantique. Ce week-end-là, deux retraités se rendent dans leur résidence secondaire, une maisonnette aussi vaste qu’un timbre poste, et croisent un couple de punks ayant pour gîte une maison dessinée sur le sable d’une plage. Plus loin, deux imposteurs vêtus d’orange et de vert se mettent au golf non loin d’une procession funéraire. Au même moment, un représentant en parapluies a rendez-vous avec une maîtresse sado-maso dans un hôtel du bord de mer où séjournent deux couples dont l’existence sera chamboulée par un cerf-volant perdu. Il est aussi question d’étudiants des beaux arts, de voitures de sport, de voitures sans permis, de voitures de golf, de voitures volées, de caravane, de toile de tente, de lecteur de code-barres, de cadre photo décoré de coquillages et de tempête nocturne. Un week-end où les destins, les classes sociales, les générations, les sentiments, les douleurs comme les joies, se croisent. Un week-end à la mer, en somme.


En cette période de festival, nous avons voulu nous rendre à la projection de « Ni à vendre, ni à louer ». De par sa réalisation marginale, le nouveau long métrage de Pascal Rabaté suscitait chez nous une curiosité avouée.

Dès les premières minutes de bobines, on est irrémédiablement conquis par les scènes que nous propose le réalisateur des « petits ruisseaux ». Malgré une quasi absence de dialogues, on est happé par une mécanique intelligente opérée par Pascal Rabaté qui se mua, le temps du tournage, en véritable chorégraphe. En effet, le film vous oblige à regarder plus loin que les apparences physiques et verbales des personnages hétéroclites qui s’agitent dans la petite bourgade normande qui sert de toile de fond au film. Celui-ci peut paraître loufoque mais si l’on prend la peine d’y faire attention et de bousculer quelque peu ses méninges, on y trouve tout ce que l’on veut trouver dans une excellente production : des histoires dramatiques, beaucoup d’humour et des intrigues sociales.

Mais attention, il ne faut pas considérer ce film comme un imbroglio abstrait de plusieurs histoires qui s’entrecoupent. La construction est bien présente malgré les quelques écarts scénaristiques que nous n’avons pas tous compris.

Le casting a été judiceusement choisi. Tout d’abord, le duo Maria de Medeiros – Jacques Gamblin est époustouflant car les deux acteurs arrivent à manier habillement leur manque de texte par un jeu corporel proche de la perfection. François Damiens est, lui, plus effacé que dans ses rôles précédents mais ses expressions faciales très marquées sont cependant utiles aux besoins du film. Enfin, il faut souligner, de manière générale, chacuns des acteurs présents qui ont dû beaucoup travailler pour faire de ce film une réussite.

En résumé, on ne peut que vous encouragez à aller voir ce film car, dans l’esprit du scénario, les phrases explicatives ne peuvent remplacer l’opinion que chacun se fera de celui-ci.

Plus d’infos dans nos interviews de Pascal Rabaté, Maria de Medeiros et Marie Kremer.

À paraitre cette semaine dans le bourlingueur du net.

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