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La soirée promet d’être joyeuse et détendue, on est a priori entre bons amis. Pourtant, l’arrivée d’un personnage imprévu va tout dérégler et faire apparaître des vérités qui dérangent et des personnages à la moralité boiteuse, pratiquant mensonges, coups bas et trahisons. Dès lors, le grand déballage est inévitable…

Septembre, c’est le mois des rentrées et notamment, des rentrées théâtrales.

C’est donc avec beaucoup de joie et d’attente que nous sommes partis assister à la première représentation de la saison du Théâtre Royal des Galeries : «Les hommes préfèrent mentir». Cette pièce humoristique d’Eric Assous nous promettait une soirée empreinte de légèreté et de bonne humeur.

L’histoire nous emmène au beau milieu d’un couple de quadragénaires dans lequel le mari se sent irrémédiablement à l’étroit. Cet homme, coureur de jupons, semble être las d’une double relation dont il ne voit pas l’issue. Pressé par sa maitresse de mettre un terme à sa vie conjugale, il est bien décidé à annoncer son désir de liberté à sa femme. Mais celle-ci a, malencontreusement pour lui, invité des amis à venir dîner.

Si cette histoire semble banale et monotone, ce n’est qu’en apparence. En effet, cette tromperie extra-conjugale n’est que le départ d’un imbroglio scénaristique contrôlé qui verra les sept protagonistes impliqués, malgré eux, dans une guerre psychologique où tous les coups seront permis. Les personnages de cette pièce sont des caricatures peu exagérées des différentes personnes que l’on peut rencontrer dans un groupe d’amis. Chacun a ses défauts mais surtout, chacun prouve par son comportement son implication dans la vie de l’autre.

Pendant près de deux heures, ce microcosme social nous livre toutes ses faiblesses et ses mauvais côtés jusqu’à nous faire finalement croire que ceux que l’ont croyait être des amis ne sont, en réalité, que de vulgaires concurrents.

Maintenant, inutile de s’attarder plus en détail sur la truculences des textes dont l’écoute seule vous parlera. Mais si le sujet semble grave, ne croyez pas que vous ne rigolerez pas. Tout y est fait pour que le divorce et les multiples tromperies vous paraissent drôles et risibles. Un pur bonheur.

En outre, les acteurs et actrices présents ont été bien choisis. Nous avions peu de doutes sur des grands noms de la scène comme Pierre Pigeolet ou Bernard Sens, mais nous étions plus circonspects quant à la présence de Maria Del Rio et Fanny Jandrain sur les planches. C’est pourtant à notre agréable étonnement que les deux jolies jeunes femmes ont su apprivoiser l’art de la scène. L’une comme l’autre ont parfaitement répondu aux exigences de leurs personnages avec une aisance magistrale.

Il est à noter également que tous les acteurs s’équivalent. Chose rare dans le monde du spectacle, on ne peut pas réellement dire qu’un dramaturge est mis en avant. Tout le monde passe sur le devant de la scène pour ensuite passer le relais à son acolyte. Une gymnastique très plaisante.

En résumé, cette pièce tout-public n’a rien à envier aux classiques du théâtre car elle ne se situe pas dans le même registre. Elle est incontournable si vous souhaitez passer un moment de détente ou, tout simplement, si vous désirez connaître une première expérience avec le spectacle vivant, qui plus est dans un cadre magnifique comme celui du Théâtre des Galeries.

Matthieu Matthys

« Les hommes préfèrent mentir » d’Eric Assous

Avec Pierre Pigeolet, Aylin Yay, Frederik Haugness, Catherine Claeys, Bernard Sens, Fanny Jandrain et Maria del Rio.

Mise en scène : Martine Willequet

Décor : Francesco Deleo / Costumes : Laure De Prins


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