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Si il y a 20 ans lorsque le net n’en était qu’à ses balbutiements on m’avait dit que l’on serait encore là aujourd’hui, je ne l’aurai pas cru et pourtant en ce mois de novembre 2019, durant le même week-end que la célébration des 30 ans de la chute du mur de Berlin, nous avons pris le temps de découvrir un jeune festival de cinéma situé au coeur de la Tarentaise en France et présentant des courts et moyens métrages axés sur les sports extérieurs et extrêmes. Un projet de festival qui peut paraître fou, tout comme l’était le Bourlingueur du Net en 1999 mais comme l’aime à souligner les présentateurs de ce festival de l’extrême, c’est via ces témoignages, ces petits films que l’on peut se remémorer les pistes que les anciens ont ouvert et qui encore aujourd’hui servent de référence à toutes les générations, je ne sais pas vous mais je me suis reconnu dans ces paroles et c’est tout naturellement que je vais tenter de vous faire découvrir ce lieu.

A la découverte de ce milieu atypique, nous sommes très vite rentré dans l’ambiance de surfeurs, riders ou autres aventuriers des temps nouveaux en assistant à la première séance de trois films sur les 30 séances prévues durant ces 3 jours de festival. Cette séance nous présentait l’aventure de slack-liners toujours en quête de spot de folie, si la formule caméra embarquée peut sembler archaïque pour les cinéphiles avertis, ce n’est pas sans rappeler que la plupart de ces films sont tournés par des amateurs avec les moyens du bord dans des cadres aussi fou que des cascades de glaces, des falaises abruptes au milieu de la pampa, des déserts où des montagnes là où l’homme se fait spectateur de la vie sur terre. Une série de court métrage qui vous régale plus par leurs décors que leurs scénario et vous laisse toujours rêver à de nouvelles aventures. Je n’ai pas été personnellement touché par ce film mais la prouesse technique dans de telles conditions mérite tout notre respect aux protagonistes. 26 minutes de sensation qui nous ont ouvert l’appétit pour la suite de la soirée.

S’en est suivi le film que nous étions venu voir, Altaïtude de Dominique Snyers, un belge qui s’était lancé le pari fou d’aller skier sur les monts de l’Altaï, cette chaîne de montagne située entre la Mongolie, la Russie et la Chine. Dès le départ, on est pris par ce décors magique, cette découverte d’un monde étrangement silencieux mais au combien sauvage. Montant leur expéditions tel Livingstone lors de la découverte de la vallée du Zambèze, nous allons durant 26 minutes vivre le quotidien de deux explorateurs bien décidés à braver le froid de cette région reculée du monde en compagnie de nomades mongols soucieux de leur faire vivre l’expérience depuis une yourte installée au milieu des steppes enneigées. Des images à couper le souffle d’un univers que peu d’homme ont pu apprécier depuis la terre (vous passez au dessus de la chaîne de l’Altaï en avion lorsque vous voler depuis l’Europe pour Pékin) nous faisant découvrir des sommets à plus de 4000m d’altitude, vierge de toute pollution. Des images amateurs d’une qualité parfaite, tournées avec les moyens du bord dans des conditions que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître et poussant le réalisateur à recharger la batterie de sa caméra via des panneaux solaires, le décors est planté nous sommes au Winter Film Festival !

Durant tout le week-end nous avons voyagé entre les salles du cinéma Coeur d’Or de Bourg Saint Maurice, un cinéma rural mais un cinéma qui offre un accueil et un confort digne des meilleurs visionnages de presse de Bruxelles ou Paris. Nous avons découvert via le village de l’événement, une communauté d’hommes et de femmes pour qui la découverte du monde et la recherche de nouvelles sensations reste une raison de vivre, il n’y a pas eu un seul réalisateur qui lors de la présentation de son film ne nous a dis qu’il ne repartirait pas à l’aventure dans les prochains mois afin de nous présenter des images encore plus folles.

Le Winter Film Festival, c’est ça, c’est la découverte en compagnie d’aventurier d’images prises caméra sur l’épaule, à l’image du cinéma chilien du début des années 2000 dont nous avions longuement parlé en 2003, préférant la somptuosité du décors aux effets spéciaux coûteux du cinéma moderne. Un festival ou l’homme n’est que l’instrument des éléments, un festival dont on ne ressort pas indifférent.

Mais le Winter Film Festival c’est aussi plusieurs concerts, conférences débats, dégustations, démonstrations durant 3 jours afin de permettre à chacun de profiter de l’air de la montagne depuis Bourg Saint Maurice. Des événements dont nous reparlerons prochainement, en attendant me voilà en combinaison afin de dévaler les premières pistes de l’hiver 2019-2020 !

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