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Lundi 10 avril, avec près de 40 de films en un week-end au compteur, je démarre, les jambes lourdes, une belle journée supplémentaire au BIFFF. Se sera un petit 16H-02h en solitaire. Heureusement que l’on rencontre beaucoup de gens. J’ai le plaisir de croiser Henri Vernes dans la brocante plantée au milieu du Tour & Taxis ; il y vendait ses mémoires et jouait gracieusement le jeu des dédicaces. Je commence aussi à saluer les têtes des bénévoles maintes fois vues depuis quelques jours ou, tradition oblige, se désaltérer chez Jean-Luc d’un petit Maitrank maison !

Revenons toutefois au vif du sujet avec le principal : les films ! Tout a commencé avec « The Sandman ». Pour la deuxième fois du festival, j’ai affaire avec un film suisse, ce qui après Sennentuntschi, n’est pas pour me déplaire. Mais revenons à nos moutons : The Sandman, c’est l’histoire de Benno, jeune philatéliste, qui commence à se réveiller chaque matin avec du sable dans son lit. Déjà ça c’est chiant, mais il va ensuite couler du sable partout où il passe et ça c’est pas pratique du tout. Et la fille potelée qui beugle en bas de chez lui tous les soirs l’aide pas à voir la vie en rose. Ou peut-être, est-ce le problème ?

The Sandman n’est pas un film qui débute dans le marché des festivals, il arrive au BIFFF gonflé de moult prix et de critiques flatteuses. N’allons pas plus loin, on est 100% d’accord, ce film est bon, très bon ! Peter Luisi est complètement frappé et revisite le mythe du marchand de sable avec talent. Fabian Krüger a la tête du personnage perdu dans cette situation kafkaïenne et du personnage hautain et imbuvable. Fraulein Da Capo s’en tire avec honneur dans le rôle de la prétendue mélomane, potelée et haïe de Benno (dans la vie, elle est une célèbre artiste suisse). Et avec un scénar’ aussi banjo et original, dur dur de ne pas réussir son coup, non ?

Ensuite vient ce qu’est pour moi, toujours une torture : la vision obligée du film asiatique. Effectivement, c’est un peu le cinéma qui tire son fond de commerce du film fantastique, bizarroïde… Mr et Mrs Incredible, c’est un peu Les Indestructibles de Pixar mélangé à une parodie des films chinois de genre. Tant que le film garde son côté parodique et se moque de lui-même, tout cela reste supportable. Malheureusement, pour le final, Vincent Kok (un pote à Stephen Chow – Soalin Soccer) s’empêtre d’ennui dans un baston héroïque entre les deux (super) héros et le grand méchant.


La séance de 20h nous apporte aussi une belle surprise : le dernier film de Rachel Weisz. Chaque année au BIFFF, on sort un peu du cadre du fantastique pour aller vers le thriller. Larysa Kondracki, dont c’est le premier film, ne manque pas d’ambition et frappe fort avec un film coup de poing sur la traite de femmes mineurs en Bosnie après la fin de la guerre, qui met en cause plusieurs personnes bien placées dans l’ONU et les organismes privés qui en dépendent. Kathryn (Rachel Weisz) va enquêter naïvement sur ce réseau mais l’ONU n’est pas prêt à salir sa réputation et va tout faire pour l’évincer. Le temps qu’elle se rende compte de son erreur, beaucoup de preuves et de filles prêtes à témoigner vont disparaître. Heureusement, elle pensera à prendre dans ses bagages quelques preuves à remettre au média !

Inspiré de faits réels et de personnages existants, Whistleblower (Seule contre tous), nous en fout plein la gueule. C’est poignant, touchant, choquant et nécessaire. Le film est aussi impeccable. Vous remarquez la claque donnée par ce genre de films au BIFFF, par le silence troublant du public, qui, hormis deux trois énergumènes saouls, se rend compte de l’importance du propos. Dans l’histoire, malgré un procès gagné pour licenciement abusif contre son employeur (une des sociétés privées travaillant pour l’ONU), les coupables ne seront pas punis (immunité diplomatique en vigueur) mais l’héroïne continue son combat avec ce film ou ses livres co-écrits avec Cari Lynn.

J’ai laissé (et heureusement) Michael Heiremans, écrire le compte-rendu des deux films suivants. Bien m’en a pris, comme vous aller le découvrir …

Bonsoir gentes dames et gents damoiseaux ! Votre serviteur vous revient des lointaines contrées d’Asie pour vous donner un compte-rendu des films de 22h et de minuit, ce lundi 9 afffril ! Nous parlerons donc ici de Kotoko et de Invasion of Alien Bikini. Je vous parlerai des deux films en même temps car il faut les mettre en rapport pour comprendre le premier film. Vous comprendrez plus tard…

Le premier film est donc Kotoko. Le résumé est prometteur : Une femme, qui voit tout le monde en double (la vraie personne et un double maléfique), ne parvient plus à faire la différence entre la réalité et l’illusion. Son bébé lui est enlevé car on pense qu’elle le maltraite. Kotoko rencontre un homme, elle pense aller mieux, retrouve son bébé et là tout repart de plus belle pour un final palpitant.
Comme je l’ai dit, sur papier ce film a l’air très prometteur. Mais au final, je me retrouve devant un film lent, contemplatif, sans suspense et avec un personnage principal qui semble avoir entendu trop de Yoko Ono. Je vous dirai même plus, il est tellement lent que j’ai été obligé de lancer des vannes (comme les 3/4 de la salle). C’est le public qui a rendu ce film plus ou moins supportable. Au moins, on a bien rigolé. Je me suis même dit qu’on a placé ce film exprès pour que l’on puisse apprécier le film de minuit.


Et effectivement, un film a bel et bien été programmé afin que l’on puisse apprécier un autre. Mais contrairement à ce que j’ai cru, ce n’est pas Kotoko qui a été programmé pour qu’on apprécie Invasion of Alien Bikini, mais bien l’inverse ! Et moi qui avait cru toucher le fond après Kotoko… L’histoire a l’air bien geek. Un pseudo héros de la ville ayant fait vœu de chasteté, sauve une jeune fille d’un groupe de caïds, mais cette jeune fille s’avère être un extra-terrestre à la recherche de sperme trentenaire pour pouvoir passer à son prochain stade d’évolution. Je pense déjà à une version cul de Pokémon Vs Body snatchers. Mais après une partie de Jenga de 8 minutes, et 45 minutes de préliminaires, comprenant un plumeau dans le cul, une partie de bondage et quelques baffes, ce n’est que vers la fin que le film devient presque intéressant. Nous tombons en un coup dans une partie glauque. Le pseudo héros de la ville se souvient de son père qui le battait pour punir son ardeur sexuelle, et le jeune trentenaire pète une durite. Voulant se venger de son père, il tabasse la femme extra-terrestre et la croyant mort il finit par la sauter et lâcher la purée. C’est vrai que baiser un cadavre, ce n’est pas vraiment baiser. C’est comme baiser une fille saoule après une soirée étudiante. Elle bouge pas, mais bon, c’est encore chaud puis de toute façon c’est pas elle qui en parlera. Oui, c’est glauque et malsain, et ce sont bien là les SEULS points positifs de ce film. Car s’il y a pire qu’un film où il ne se passe rien de passionnant, c’est bien un film où il ne se passe rien de cohérent, ni de passionnant ou en rapport avec le film. Vaut encore mieux regarder « Plus belle la vie », là au moins les acteurs ont presque l’air crédible.

Finalement, je me dit que Kotoko est un film qui avait de l’idée, un réel concept psychologique avec un vrai fond et que nous n’avons pas le bagage culturel pour en apprécier la forme. Vous voulez mon mot final ? Aller voir Kotoko après un pétard ou un peu d’opium, comme cela vous serez dans le même état léthargique que le film, et éviter à tout prix Invasion of Alien Bikini, à moins de vouloir savoir comment gagner à Jenga.

Loïc Smars et Michael Heiremans

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