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C’est avec grand plaisir que je reviens à Spa pour ce festival.

Le soleil est là et nous suivra tout le long.

Avant de m’embarquer dans la critique des concerts en eux-même, petite description du site:

Spa, ville thermale, dans le creux d’une vallée ,ce qui offre un paysage verdoyant et apaisant. Sympathique ville. Lorsque le festival s’installe, on a l’impression que toute la ville vit au rythme des Francos. Chaque coin de rue est pris d’assaut par les roulottes à Hamburger-Hotdog-

Superhotdog-saucisse de campagne, par les crêpes, pas les bars en folies,…bref, par l’esprit Francos.

Il n’est pas nécessaire de rentrer dans le village ou de prendre son ticket pour les grandes scènes pour profiter de l’ambiance et s’amuser jusque tard dans la soirée.

De plus, sincèrement, tout est bien indiqué, les points d’échanges bien visibles, moult points de renseignements. L’organisation sur place ne laisse pas encore à désirer.

Il est 13h quand j’arrive à Spa. Le temps d’aller chercher mon badge, d’acheter mes jetons, de retirer de l’argent. Mon amie me rejoint pour inaugurer ces 19ème Francofolies avec le groupe Camping Sauvach’.

Ce nom me dit bien quelque chose mais je n’ai jamais écouté une seule de leurs chansons. Je me suis fait une idée d’eux proche de celle que j’ai des Gauff’ au suc’. Pas vraiment mon style de musique. Comme je me suis trompée. Finalement, assez proche de ce que j’aime. Style manouche, sonorité des Balkans, chansons à texte, petit côté guinguette. L’accordéoniste et le chanteur en béret et petit gilet gris sur chemise rouge terminent d’asseoir ce que je pense d’eux. C’est le premier concert dans le village. Le public est encore peu nombreux et un peu froid. C’est ainsi. Challenge pour le groupe. Il se doit de nous réchauffer tout ça pour nous mettre dans de bonnes conditions pour la suite. Pari assez bien réussi en ce qui me concerne.

Aux Francos, pour celui qui aime élargir son horizon musical, pour les binômes qui combinent leurs connaissances, le timing est serré.

A peine le temps de faire un tour qu’on vient se réinstaller face à la scène pour Anaïs.

Elle, elle reste fidèle à elle-même. S’amusant sur scène avec ces reprises de vieilles chansons, elle nous amuse aussi. Reprise n’ayant pas pris une ride et se confondant assez bien avec les styles musicales d’aujourd’hui. Un peu à la Music Hall, Anaïs se plaît sur scène et nous le fait partager.  Un concert simple, mais plein de chaleur. Les mimiques et la gestuelle atypique et assumée de la chanteuse attirent les photographes qui s’agglutinent en frontstage pour la mitrailler.

Une fois Anaïs partie, C’est vers la scène Ice Watch ,pour voir Skip the Use ,que nous nous dirigeons.

Alors , là, internet sera mon ami pour vous parler un peu de ce groupe. Je ne le connais ni d’Ève ni d’Adam, mon amie oui alors je la suis, curieuse.

Skip the Use est un groupe de rock lillois, crée en 2008 avec les 5 anciens membres du groupe Carving. Le groupe grandit et marche fort bien. Musique rock énergique, très énergique. Ça sautille beaucoup sur scène, surtout le chanteur Mat Bastard (qui profère à mon goût un peu trop d’insultes à la minute mais bon.. je lui pardonne car la musique me fait bouger.) Ce n’est pas ce que j’écouterais de moi-même mais l’énergie dégagée sur scène remplace une attirance de base et me suffit pour apprécier le concert. Seulement pour une heure. C’est là que j’apprécie le côté frustrant d’un festival où les groupes n’ont pas toujours le loisir de s’étaler dans l,e temps.

Moralité, Skip the Use est une bonne découverte que je n’irai pas redécouvrir, plaisir éphémère.

Rien ne vaut un bon rock bruyant avant de s’installer sous le Dôme Fortis pour le concert d’Ours.

Ah Ours.

Mon coup de cœur, ma friandise. Troisième fois que je le revois et je ne m’en lasse pas.

Bémol. Le Dôme Fortis. On sent bien que cette scène places assises, c’est le salon de thé des plus de 25 ans qui viennent reposer leurs jambes. Je l’aime bien moi ce Dôme pourtant.

Du coup, pour Ours, je ne suis pas sûre que la moitié des personnes assises soient là pour lui.

Autant dire que le début est une vraie torture. Pour moi qui adore ce chanteur et qui chante volontiers avec lui, pour lui surtout qui tente vaille que vaille de faire bouger cette foule amorphe. Mon côté hypra sensible vient au galop. J’espère un miracle, j’espère un soulèvement de foule. Mais rien.

Il invite sur scène un de ses amis parisiens, un noir avec de l’énergie à revendre. La chanson s’appelle « Danse » ou quelque chose de ce genre. Le public est invité à venir danser.

Ah bah ça tombe dans l’oreille d’un sourd. Il n’y a que le couple à côté qui se décide. Mon amie suit le mouvement et m’embarque. J’hésite un peu mais ne regrette pas.

Ou là, on sent que ce concert me tenait à cœur.

Reprenons les choses dès le début. Ours est un des fils d’Alain Souchon. Il s’est fait un nom avec un premier album Mi et son titre « Le cafard des fanfares » . Proche de son père pour ce qui concerne les chansons à texte, l’univers d’Ours est un univers très doux, poétique, un peu rêveur. Il joue avec les mots pour en faire des textes simples mais jamais simplistes. Après Mi, il sort l’album El avec la chanson phare « Balancer ».

Et sur scène, il balance. On dirait un funambule désarticulé, décalé. Il bouge bizarrement, il parle avec une voix toute calme, il vit ses chansons.

Il mérite que le public se réveille un peu.

Nous voilà donc cinq tondus et deux pelés devant la scène à danser. Une fois la chanson finie se pose la question de « revenir sur sa chaise où rester devant et monopoliser la vue ? ». Je fais un effort sur-humain et opte pour la solution « restons fièrement debout et dégustons ce concert ».

Résultat, petit plaisir personnel de montrer qu’il n’y a pas que des apathiques, des timides chroniques, des « je suis là part hasard » qui assistent à son concert. Avis non objectif, j’étais déjà conquise avant d’arriver au concert. D’accord, ce n’est pas de l’électro, du rock mais ses mélodies sont assez rythmées pour appeler la position debout et quelques pas de danses. Puis, on ne peut lui reprocher de la jouer perso, il cherche toujours à prendre le public, à l’emmener avec lui dans sa musique et dans son monde.

Moi, je n’ai pas refusé le voyage, je suis satisfaite, conquise, toute chose. Et pour terminer le tout, un merci particulier de la part d’Ours à chaque valeureux danseurs du jour qui sont venus animer le devant de la scène.

Vu la tartine pondue, vous comprenez aisément qu’Ours, c’est mon bijou du jour.

Moi, je suis ravie, je peux partir en paix. Mon amie ,elle,attend Shaka Ponk. Le « papa » de Skip the Use. Shaka Ponk, cela ne me dit rien. Rien de rien.

21H30…toujours pas de signe du groupe. 21h45, ils arrivent enfin. La moyenne d’âge doit être de 18 ans.

Avant que je ne vienne avec mes souliers de critique, petite présentation.

Ce groupe originaire du Nord de la France ce serait fait remarquer en Allemagne avant de lancer définitivement leur carrière à leur retour. D’influence électro, punk et rock, à la base le groupe voulait créer un groupe « zen » mélangé à des sons métal. Le nom même du groupe rappelle cela, Shaka pour le nom du premier bouddha et Ponk en référence au punk qui traverse leurs chansons.

Comme Skip the Use, ce n’est pas ma tasse de thé mais cela me plaît. Enfin, a commencé à me plaire une fois que j’ai protégé mes tympans du boumboum incessant grâce à des boules Quies. Une fois le son filtré, le reste est bien passé. Shaka Ponk combine musique et performance vidéo en mettant en scène ,dans des clips délirants, le singe devenu symbole du groupe. La chanteuse se donne corps et âme, surtout corps en n’hésitant pas à tomber la chemise. Pour le plus grand plaisir du monsieur devant moi qui ne cesse de la mitrailler avec son gros appareil photo.

Dans ma bulle, Shaka Ponk passe finalement plutôt bien. Découverte sympathique.

Bon, mon amie et moi délaissons la fin du concert, le chanteur s’étant mis en tête de nous faire un discours long comme mon bras.

Fatiguée. Nous terminerons le festival sur cette note mi-figue mi-raisin. Et moi, je rentrerai toute contente de mes photos et en amour pour Ours.

Elodie Kempenaer

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