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Création de et avec Estelle Marion.

Du 15 au 26 janvier 2013 à 20h30, les mercredis à 19h30.

Avec: Avec Etselle Marion accompagnée musicalement de Manou Gallo et Marc Hérouet.

 

 Un vibrant « Au revoir » ou comment pénétrer dans le ventre du métissage.

Arrivée à l’automne de sa vie, le moment est venu pour Estelle Marion  d’écrire, puis de raconter. Née de l’union à la fois amoureuse et douloureuse de deux couleurs, deux continents, deux cultures, deux civilisations, elle est une « mulâtresse », une « sang mêlé ».

Au milieu de ces entre-deux, une béance s’est ouverte et c’est là qu’elle va creuser, comme dans une plaie restée à vif, pour  tenter de comprendre et de faire comprendre les sentiments troubles et troublés d’une identité résultant à la fois d’une histoire humaine et individuelle, et d’une histoire de la colonisation. Deux histoires qui, dès sa naissance,  se sont écrites en noir et blanc dans sa chair.

Kwaheri = « Au revoir » en swahili – est un récit de vérité, sans victimisation ni apitoiement, pour parler de l’intériorisation du racisme liée aux éléments les plus profonds et les plus déterminants de l’être, du métissage, de sa douleur, et peut-être de sa beauté. Pour Estelle Marion, à l’unisson avec Toi Dericotte, un auteur en qui elle se reconnaît, « parler est une façon de détruire le mal à la racine ».

CRÉATION COSTUME : Audrey Marion.

CRÉATION LUMIÈRE : Nathalie Borlée.

CRÉATION VIDÉO : Zeno Graton.

COMPOSITION MUSICALE : Marc Hérouet.

Si demain il me fallait partir
J’aimerais avec tous ceux qui le désirent
Partager cet aspect de ma vie
Et après sans regret dire : « KWAHERI ».

Le texte du spectacle est pour le principal d’Estelle Marion, avec des emprunts à Toi Derricotte (poètesse née en 1941 dans le Michigan, auteure du livre « Noire, la couleur de ma peau blanche »),Antoine Tshitungu Kongolo (poète, écrivain, nouvelliste et essayiste, née à Lumumbashi en 1957), Claude Mckay (romancier, poète et nouvelliste, né à la Jamaïque en 1889), Guy Tirolien(poète guadeloupéen né à Pointe-à-Pitre en 1917), Maya Angelou(écrivaine, poétesse, actrice et militante née en 1928 dans le Missouri), Léon Gontran Damas (poète et essayiste né à Cayenne en 1918).

La musique est pour la plupart une composition originale de Marc Hérouet, avec des inserts de chansons existantes (Strange Fruit, We shall Overcome, Vietnam Blues, Independance cha-cha, etc.)

Soirée spéciale et bord de scène le jeudi 17 janvier.

Rencontre informelle avec l’auteur et interprète après chaque représentation.
Journée particulière / La question métisse : Le samedi 26 janvier

Critique :

Estelle Marion, devenue pleine de sagesse et de maturité probablement par son parcours de vie poignant et rebondissant, nous raconte le fil de sa vie métissée. Ce métissage lui procure une double identité très ambivalente, ambivalente par les portes ouvertes ou parfois closes qui se sont présentées à elle et aux siens de ce fait.

A son récit en rimes, dont certaines sont empruntées à des poètes africains peu connus, s’allient des intermèdes:

vidéos reprenant des archives familiales et/ou historiques qui replacent bien dans le contexte universel un témoignage individuel- lui donnant ainsi plus de résonance;

musicaux avec la présence sur scène d’un pianiste blanc et d’une percussionniste et guitariste noire, peut-être symbole des deux cultures qui habitent Estelle Marion qui chante, vit sur scène et danse avec beaucoup de grâce pour nous, pour elle et pour témoigner de la multiculturalité que chacun de nous portons et qui fonde notre construction identitaire.

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