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©LaSemo

Rendez-vous incontournables des amateurs de musique en tout genre, les nouveaux festivals fleurissent aux quatre coins de l’Europe depuis quelques années déjà. Sans pour autant remplacer ceux qui étaient déjà en place, ces nouvelles scènes musicales apportent leurs lots de nouveautés.

Au départ, l’engouement pour ce genre d’évènement était principalement dû à l’esprit de liberté et de bohême qui s’imposait de lui-même parmi les personnes présentes. En effet, Woodstock (1969) avait lancé la mode des concerts en plein air où le seul intérêt était de passer pacifiquement un moment de communion intense avec des personnes aux intérêts communs, la musique et l’évasion. Naturellement, les premiers festivals récurrents se créèrent dans la foulée avec pour leitmotiv, la nature et la musique. De par le monde, une véritable vague festive allait voir affluer les jeunes vers les lieux où se situaient les festivals de tous genres. Du Summerfest (1968) avec son million de visiteurs et ses 700 groupes à Glastonbury et ses 200.000 adeptes, ces rassemblements vont faire recette et font encore recette aujourd’hui.

Cependant, les nouveaux rendez-vous incontournables ont récemment apporté une grande nouveauté : le développement durable.

L’écologie est devenu un des mots les plus employés depuis une décennie tant en politique que dans le domaine économique. C’est pourquoi les nouveaux festivals avaient une voie en or pour se démarquer dans l’agenda plus que chargé des événements estivaux. Effectivement, hormis l’envie de faire de ce monde un espace agréable à vivre, il fallait pousser les festivaliers à accepter les nouvelles règles du jeu.

C’est dans cet optique que les organisateurs d’événements durables comme celui de La Semo, dans un premier temps, prirent les devants en instaurant le système des toilettes sèches (collecteurs à copeaux), les verres réutilisables (déjà utilisés auparavant) ainsi que la consommation de produits locaux. La peur était de voir les prix s’envoler vers les sommets étant donné les petites productions ciblées ou encore l’achat de denrées locales généralement plus chères même si de meilleure qualité. Cette crainte, bien présente dans les esprits, s’est vite dissipée car on constata que les prix ne s’envolèrent pas comme on l’avait annoncé au début. Comment pouvait-on alors faire du « Bio » à moindre coût ? Tout simplement en misant sur l’implication des festivaliers et en réduisant les marges bénéficiaires. De fait, ces festivals, jeunes pour la plupart, démarraient avec une équipe plus passionnée que réellement intéressée à faire du profit. C’est donc tout naturellement qu’ils ont privilégié la qualité et le succès fût rapidement au menu. Responsabiliser les gens en réduisant les déchets ou en les privant du choix facile (toilettes normales totalement absentes) était la meilleure solution.

La Belgique et la France sont donc des précurseurs dans ce domaine mais pour que l’ampleur du phénomène atteigne son apogée, il faudra plus, beaucoup plus. Ce bond en avant ne sera atteint que lorsque l’idée écologique et équitable sera harmonisée à l’ensemble des festivals. De fait, les festivals durables le resteront mais ne sont pour l’instant que trop frêles et trop petits face aux ogres de l’évènementiel qui sont, en général, financés par la publicité de produits qui sont tout sauf des icônes de l’exemple à suivre.

Enfin, l’écologie reste une préoccupation propre aux adeptes de certains genres musicaux. Et pour cause, on constate une progression marquée dans les milieux du reggae, du ska et du rock et une stagnation significative dans les festivals métal, rap et pop qui marquent le pas ces dernières années. Le mauvais point est cependant à attribuer au cercle du classique qui n’a pas encore été atteint par la vague verte.

Une chose est certaine, l’offre répond toujours à la demande. C’est donc par les festivaliers que viendra le choix du changement ou de la stagnation.

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