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Du 9 décembre 2008 au 13 décembre 2008 à 20h au Théâtre Varia

Sprectacle de danse de la Compagnie Thor
Chorégraphie : Thierry Smits
Avec Benjamin Bac, Ludvig Daae, Gabriella Iacono, Nitay Lehrer
Musique : Antonio Vivaldi, Les quatres saisons
Textes : Peter Verhelst et Caroline Lamarche
Paysage sonore et composition : Maxime Bodson
Scénographie et accessoires : Peter Maschke
Dramaturgie et coordination technique : Thomas Beni
Costumes : Olivier Bériot
Assistanat costumes : Luc Gering, Samira Benali

Chronique :
Voici déjà venir le jour de mon deuxième spectacle pour lebourlingueurdunet. Cette fois-ci, ce n’est plus du théâtre (il faut savoir varier les plaisirs, dit-on) mais un spectacle de danse ! – Ou enfin, le pensais-je. Sur le site, le spectacle est décrit comme « un projet chorégraphique ». Plutôt vague, n’est-ce pas ? Cela commence toutefois à se préciser dans le programme du spectacle même, disponible, bien entendu, au Grand Varia. Mais, pour avoir une vision complète et détaillée de ce qui compose V.-Nightmares, le mieux, c’est encore d’aller le voir…

Commençant de manière plutôt abrupte, le printemps, symbole de la naissance caractérisée par la nudité (qui n’est pas symbolique, elle), nous offre une sexualisation des personnages, à peine sous-entendue, tendant presque à l’animalisation. Pendant l’été, subissant une uniformisation, les danseurs semblent dépersonnalisés et indifférents. L’automne, auguré par le brouillard et l’orage s’avère plus baroque. Ambiance morbide et sensuelle, la thématique jongle entre récolte et chasse. Arrive enfin l’hiver, annonciateur d’une fin imminente, oscillant entre résurrection via la neige purificatrice et corruption (dépeinte dans un jeu ondoyant de coloris binaires).

Si je me dois de faire l’éloge de ce « projet chorégraphique » pour son originalité, sa recherche poétique, sa mixité et la performance des danseurs, je suis aussi obligée d’avouer que je suis restée perplexe face à l’ensemble du spectacle. Dans un premier temps, la création d’un spectacle de cette longueur (deux heures quarante avec vingt minutes d’entracte) est un véritable défi… qui ne fut qu’en partie relevé en ce qui me concerne : certaines parties trop longues et d’autres trop courtes à mon goût, une accentuation trop prononcée des périodes « de transition » (comprenez « où nous n’entendons pas Vivaldi ») a contrario des périodes musicales.

Secondement, il est fort possible que je sois « vieux jeu » ou bien fermée à un type d’ « art contemporain » – et dans ce cas, je l’avouerai aisément – mais je fus fort désappointée de m’apercevoir que les chorégraphies créées sur les trop rares passages de Vivaldi n’étaient pas cadencée en fonction de la musique elle-même alors que les périodes que j’ai qualifié « de transition » voyaient évoluer des danses bien plus expressives et stimulantes. Contraste intéressant mais frustrant. Troisièmement, l’accessoirisation excessive et la décomposition des personnages – qui leur donnait parfois un air désorganisé – m’a semblée amputer au projet une partie de son charme.

En définitive, le projet artistique ne me laisse pas de marbre (le croisement entre performance, danse, lettres et théâtre ne manque pas d’intérêt et de difficultés au niveau de la réalisation) néanmoins, tel le Nouveau Roman, V.-Nightmares dénote un travail poétique et une recherche stylistique incontestables mais… ne procure pas d’émotions.

Pour le Bourlingueur du Net, Carole

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