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Il est de ces films qui vous transportent dans un univers parallèle, qui vous font regretter que la lumière se rallume à la fin de la projection, qui vous font déplorer le retour au monde réel…il en va ainsi pour The Tree of Life.

Mes premières impressions lors des premières minutes du film étaient pourtant loin de me faire présager l’expérience que j’allais vivre. Au début, beaucoup de scepticisme : qu’est-ce que cette succession d’images? Quel est le lien? Encore un énième film intellectuel dans lequel le réalisateur pense qu’il s’agit d’avoir une maîtrise parfaite de l’image, du cinéma et ses techniques pour faire un bon film… quelle déception…

Puis un basculement s’est opéré, je ne me suis pas vue partir…j’étais comme transportée, mes yeux ne pouvaient plus quitter l’écran.

Certes la maîtrise est parfaite, mais il y a bien plus que cela… Il y a bien sûr un fond : des rapports familiaux difficiles entre un père et ses fils, qui vous font tour à tour détester ce père puis avoir de la compassion pour lui. Des fils interprétés par de brillants acteurs qui vous font redevenir un enfant, qui vous font vous rappeler toute l’importance que vous pouvez accorder à ces insignifiantes petites choses durant l’enfance. Il y a aussi cette mère, magnifiée certes par la caméra et par Terrence Malick, qui semble appartenir à un autre monde, un monde de douceur, de grâce, de silence aussi. Et enfin il y a tous ces décors, ces magnifiques décors, tellement beaux qu’on se demande si de tels paysages peuvent réellement exister.

Peu avant de voir le film, j’ai entendu sur une radio française une polémique concernant le film, autour de l’éloge qui y était fait de la religion chrétienne; les assaillants reprochant à Terrence Malick d’utiliser à des fins prosélytes sa maîtrise du 7e art. C’est avec donc cette critique en tête que j’ai vu le film, et quelle ne fut pas ma surprise lors de la projection de constater que, loin d’être une apologie de la religion chrétienne, The Tree of Life est avant tout une apologie de l’art. Parce que certes il s’agit d’un film où presque chaque élément est magnifié, mais qui nous transporte aussi. Un film qui nous bouleverse tellement il nous fait ressentir de sentiments différents. Un film capable, l’espace d’un peu plus de deux heures, de vous faire tout oublier, de vous faire oublier le monde qui vous entoure.

On peut tout de même reprocher à Terrence Malick une fin un peu brouillon, qui détone du reste du film. Mais après avoir vu The Tree of Life, j’espère que vous aurez cette réaction que j’ai eu : « Plus! Plus de film comme ça! ». Parce que je reste convaincu que l’une des finalités du cinéma est de faire voyager ses spectateurs, et que ce but est dépassé avec The Tree of Life, je n’aurai qu’une chose à ajouter : s’il faut une demie décennie à Terrence Malick pour faire un film comme celui-ci, je suis prête à l’attendre. Aussi longtemps qu’il le souhaite pour revivre un moment comme celui que The Tree of Life m’a fait vivre…

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