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« J’ai envie d’explorer comment la peur construit la société. La peur dans tous ses aspects, multiples et contraires : peur d’aimer ou de ne pas être aimé, peur de la mort ou… de la vie. Comment, à cause de la peur de ne pas être accepté, on met en place des mécanismes inconscients qui, au final, nous empêchent d’être libres. » Voici donc ce qu’Armel Roussel a essayé de nous montrer au travers de « La Peur ».
Si le sujet semblait des plus emballants, le spectacle lui, ne m’a malheureusement pas conquise.

Une singulière mise en bouche nous avait pourtant été donné lors de l’introduction avec l’apparition soudaine de choristes « religieuses » parmi les rangs du public, puis de boxeurs déboulant pour frapper un rideau de fer.

L’histoire s’ouvre sur une boîte de nuit style Auschwitz. L’instant d’après, sur un camp de rééducation comportementale où neuf jeunes gens y apprennent « l’obéissance civile » sous l’autorité d’un geôlier plutôt bien « galbé ». Mais le soir venu, les consciences s’éveillent pour laisser s’exprimer la personnalité de chacun.
Même si les comédiens sont bons et qu’il y avait de temps à autre des réflexions intéressantes de la part des protagonistes sur leur condition, j’ai trouvé cela un peu long et ennuyant notamment par certaines situations bizarres et par l’humour qui m’a laissé plutôt indifférente.

La suite m’a un peu plus dérangée car sans transition, on est passé d’un moment de subtilité à un grand moment de coup de gueule portant entre autre sur les désastres sociaux engendrés par l’opacité du système financier. Certes, le contenu du propos est lourd de sens, de justesse et l’on comprend bien le désarroi face à la société actuelle en dérive et exprimé par « l’époque nous a rendu flous à nous-mêmes ! ». Mais surtout, j’ai eu l’impression d’être assénée pendant une dizaine de minutes par un discours d’une militante enragée, ce qui a, à mon sens, desservi plus qu’autre chose le fond et au final, m’a « saoulé ».

Je ressors donc mitigée du spectacle car malgré les nombreuses tentatives originales de nous faire passer le message selon lequel la peur existe en raison des limites que nous imposons à nous-même, je m’attendais à repartir avec quelque chose de plus consistant à me mettre sous la dent pour la fin de soirée.

Thao NGUYEN

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