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01-B5Nous avons rencontré Jeremy dans le cadre de la sortie de Complainte des Landes Perdues dont il a pris le relais du regretté Philippe Delaby. Jeune dessinateur, Jeremy nous fait l’honneur de nous présenter en avant première la première page du tome 5 de Barracuda et se confie à nous pour la suite de sa carrière que nous lui souhaitons très longue !

Bonjour Jeremy, nos lecteurs ne te connaissent pas encore, du moins pour la plupart, mais pourrais tu nous dire comment en es tu arrivé à la bande dessinée ?

Depuis toujours, je voulais faire de la bd. Plus précisément, je voulais raconter des histoires, et la bd est la méthode que je préfère. En réalisant les couleurs de Murena, ce par quoi j’ai commencé ma carrière professionnelle, j’ai pu montrer mon travail à Jean Dufaux… Scénariste que j’appréciais déjà énormément. Il m’a proposé le projet de Barracuda et c’est ainsi que l’aventure bd a vraiment commencé pour moi.

Tu as commencé ta carrière professionnelle dans la bande dessinée en tant que coloriste de Philippe Delaby, un auteur que nous apprécions et dont nous avons eu l’honneur de croiser la route, nous serions curieux de savoir comment s’est faite ta rencontre avec ce grand Monsieur de la bande dessinée, peux tu nous en dire un peu plus ?

Ma mère travaille avec Valérie, la femme de Delaby. J’étais encore adolescent lorsqu’elle les a invité à dîner à la maison. Philippe avait pris le temps de regarder ce que je faisais et m’a donné des conseils pour améliorer mon dessin. Il s’avérait qu’il cherchait justement un assistant pour l’épauler sur ses planches… Pas sur le dessin, mais préparer les pages, découper, tracer les cases, les perspectives, masquer les planches pour la couleur… Ça a été ma grande école, l’époque où j’ai le plus évolué. Comme quoi, il n’y a rien de tel que le terrain pour apprendre.

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L’actualité fait que tu es l’auteur qui a été choisi par Jean Dufaux et Valérie, femme de Philippe, pour terminer l’album de Complainte des Landes Perdues. Une reprise lourde de responsabilité qui est vue comme un passage de flambeau d’un maître à son élève. Ta reprise, admirablement réussie est saluée par le public, que retiendras tu de ces années passées à côté d’un tel artiste ?

On passait beaucoup de temps à deux… Trois jours et nuits par semaine, à une époque. Ce que je retiens, c’est surtout la générosité de l’homme. Plus qu’une formation purement technique, Delaby a été une belle école de vie. Nous partagions nos passions communes, avions nos délires… Et le travail avançait ! Peu de temps avant son décès, cette époque me manquait. Si nous nous voyions toujours depuis que j’avais commencé Barracuda, nous ne bossions plus ensemble dans le même bureau. Je songeais à lui demander de revenir chez lui… Je crois qu’il n’aurait pas été contre. Ce que je retiens, c’est l’amitié, la chaleur humaine, l’ouverture d’esprit, le talent débordant, la passion qui incitait à toujours vouloir aller plus loin, à faire ce qu’on aime… Une façon de voir les choses qui me guide aujourd’hui dans les choix que je prends.

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Depuis 2010, tu as ta propre série « Barracuda » de Jean Dufaux, une série qui plait tant pour son dessin que pour l’ambiance qui règne dans ces pages. Qu’est ce qui te plait dans ce style graphique ? Te vois tu continuer toute ta carrière dans le même style ou penses tu décliner ton style à d’autres univers ?

Barracuda est un chouette terrain de jeu pour un dessinateur. C’est devenu comme une maison où je me sens bien, que je cherche toujours à mieux décorer, à agrandir… Mais je ne vais pas rester installé confortablement, j’ai besoin de voyager aussi, d’explorer d’autres horizons graphiques. Je passerais à un autre univers après le sixième Barracuda.

La question peut paraître absurde voir même complètement inappropriée mais si Raul Cauvin venait te trouver pour te proposer une nouvelle série… Quel serait ta réaction ?

J’en serais très honoré et je me demanderais ce qu’il aurait à me proposer !

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On sait que Barracuda est en cours de bouclage, dans quelle nouvelle aventure vas tu nous emmener cette fois ?

L’action du 5ème Barracuda, avant-dernier chapitre, se passe principalement sur l’île où nos 4 personnages se sont échoués. Ils retrouveront le capitaine Blackdog et le Barracuda et seront pourchassés par une tribu de cannibales. Une ambiance que l’on n’a pas encore exploré dans notre univers… On ne verra Raffy que dans la dernière partie de l’album, pour une scène attendue depuis… les premières planches du premier Barracuda !
Si le sixième sera le final, « Cannibales » (titre du 5ème tome), bouclera déjà quelques éléments de l’histoire et verra disparaître 3 personnages importants !

Un tout grand merci pour ta disponibilité, on attends donc avec impatience le prochain Barracuda… d’autres projets en cours ?

Je me concentre uniquement sur Barracuda, et ce jusqu’à la dernière planche du tome 6. Mais j’ai déjà une idée pour la suite… Je n’en dirais encore rien, si ce n’est que l’expérience Complainte m’a donné envie de venir à un univers moyenâgeux et que graphiquement, j’en profiterais pour donner un peu plus de réalisme à mon dessin.

 

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Jeremy Petiqueux est un auteur de bande dessinée né en 1984, débutant aux côtés de Philippe Delaby sur la série Murena, il a très vite pu montrer l’étendu de son talent au petit monde de la bande dessinée et c’est en 2010 que commence l’aventure de Barracuda, une série écrite pour lui par Jean Dufaux. En 2014, il termine l’album Complainte des Landes Perdues suit au décès inopiné de Philippe Delaby, un passage de flambeau symbolique d’un maître à son élève dans des circonstances qui ont bouleversé l’ensemble de la profession.

 

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