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A ne pas confondre avec Michel Legrand et Axel Bauer, voici Muriel Legrand et Jean-François Breuer. Ils sont comédiens mais aussi musiciens. Naturellement, ils vont mélanger les deux disciplines ou plutôt les indisciplines, puisqu’il s’agit ici de s’amuser avant tout, avec des compositions originales au double sens du terme. Legrand et Breuer vont jouer de la musique, mais surtout avec le public, dans un spectacle joyeusement interactif. En avant la musique !

Et oui, à peine savouré et déjà terminé, le festival du théâtre de la Toison d’Or nous présentait son dernier spectacle et, de surcroit, terminait la saison de l’antre ixelloise sur une note plus que festive et originale.

Legrand et Breuer ne sont autres que les deux personnages principaux de cette pièce qui allie le burlesque au chant. Au fur et à mesure que s’écoulent les chansons, on comprend que cette pièce n’est pas vraiment comme toutes les autres. Bien entendu, on ne s’attendait pas à se farcir les deux actes d’ « En attendant Godot » de Samuel Beckett mais on assiste tout de même à quelque chose de construit et de soigné même si tout ce petit monde qui s’agitent du côté cour au côté jardin semble s’éclater comme à la première représentation. En effet, c’est avant tout une bande de potes qu’on voit évoluer. Ils se connaissent bien, s’entendent à merveille et font passer cette bonhomie au public venu nombreux pour l’occasion.

L’aspect purement artistique nous oblige à parler de trois choses.

Tout d’abord, il faut rendre hommage aux musiciens présents dans l’ombre qui accompagnent de manière indispensable nos jeunes artistes. Sans eux, le produit perdrait en saveur car ils permettent d’amener une série de transitions émotionnelles entre des chansons entrainantes et des textes plus tristes.

Ensuite, on se doit de parler de Jean-François Breuer. L’homme est doué et nous le fait savoir de manière ludique en nous gratifiant de toute sa palette émotionnelle. Souvent drôle et jamais pathétique, il s’érige le temps de la pièce en Monsieur Loyal. Non pas qu’il soit guindé comme un maître d’hôtel mais bien parce qu’il anime tout ce microcosme et rempli les quelques passages à vides par ses frasques humoristiques.

Enfin, Il nous est indispensable de vous parler d’un joyau de la scène. Nous avons écumé beaucoup de spectacles et nous nous sommes installés dans d’innombrables salles au cours de notre vie mais, par deux fois cette semaine, nous avons été conquis par un grand talent, Muriel Legrand. Ce petit bout de femme plein d’énergie et d’enthousiasme est assurément l’un des plus grands espoirs artistiques du moment. À l’aise dans son personnage, que ce soit dans « Tibidi » ou ici, elle souffle à chacune de ses interventions un vent de bonheur. S’agitant souvent exagérément, elle fait preuve d’un professionnalisme saisissant qui lui permet, dès lors, d’improviser quelques remarques qui provoquent l’hilarité d’un public acquis à sa cause. Nous avons rencontré aujourd’hui Pascal Rabaté qui nous parlait du talent nécessaire à jouer dans un film un peu hors normes et on peut dire avec certitude que la jolie liégeoise en est dotée. Nous lui souhaitons une grande et longue carrière dont elle seule détient la clé.

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