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de Thierry Janssens, adapté de de Jules Vernes

Le tour du monde en 80 jours de Thierry Janssen d’après Jules Verne (Théâtre du Parc) Le tour du monde en 80 jours; quel pari incroyable! Ce pari fait par Phileas Fogg est aussi fou que celui qu’a fait le metteur en scène. En effet, cette histoire bien connue des petits et des grands se devait d’être à la hauteur de sa réputation. Alors, pari relevé?

Soyons clairs, le premier défi consiste à transporter le spectateur avec les héros dans leur course effrénée autour du monde. Grâce à un décors central, simple et stylisé mais modulable, dont les adaptations au fil de la pièce sont finement amenées, l’on a beau toujours être en face du même décors de base, le dépaysement opère comme par magie. Nous voici dès lors confrontés à un quai, une boutique en Chine, un bateau, une montgolfière ou un train au Far West de la manière la plus naturelle du monde…

Cette façon de changer le décors sans pour autant laisser de temps mort entre deux scènes rajoute encore à l’élément central de la pièce: son dynamisme. Car il en faut pour rendre cette course contre le temps qui passe de façon convaincante. Les acteurs se sont fondus dans leurs personnages (tout particulièrement Alain Leempoel, magistral dans son interprétation de notre flegmatique héros) et leur ont donné vie comme s’ils étaient sortis du livre de Verne pour nous raconter leur histoire.

Histoire agréablement garnie d’anachronismes en tous genres, de jeux de mots amusants et d’acrobaties hilarantes de la part de Passepartout, qui rendent la pièce comique sans jamais la rendre ridicule bien que l’exagération soit de mise, surtout dans les caricatures des nationaux rencontrés. Les références modernes, d’Obama à DSK, ne manqueront pas de faire rire le spectateur mais le plus amusant restera le bris à répétition du 4ème mur, que ce soit pour demander le texte à la régie ou carrément faire la publicité de leur prochain spectacle. A noter encore, l’excellente utilisation de l’espace scénique et des jeux de lumières pour subtilement induire le temps qui passe.

Bref, tout comme Phileas, Thierry Debroux s’est remarquablement acquitté de son pari en donnant vie à cette œuvre allègrement remaniée par Thierry Janssen. Quand votre entrée de théâtre devient un ticket d’embarquement pour un merveilleux voyage…

Christophe Berück et Sève Arbach

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