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Dreaming Nicaragua, quand la réalité nous gifle

Dreaming Nicaragua

Le festival des Libertés nous proposait avec ce documentaire de voyager à nouveau à travers le monde et, plus précisément, à travers le Nicaragua. Ce petit pays a la taille de la Grèce mais est pourtant le plus grand pays d’Amérique centrale. Coincé entre l’océan Pacifique et la mer des Caraïbes, on pourrait facilement croire qu’il s’agit là d’un paradis terrestre comme il en existe tant dans cette partie du monde. Mais qui dit paradis terrestre dit souvent misère sociale.

Le réalisateur argentin Marcelo Bukin avait déjà réalisé de nombreux documentaires sur l’Amérique Latine. Ici, il a choisi le Nicaragua pour mettre fin à l’ignorance des pays industrialisés face à la dure réalité de la vie des peuples latino-américains.

Pour ce faire, et pour alléger la dureté des images, il a décidé de nous montrer cela via les yeux des enfants. L’enfant est, dans toutes les cultures, le symbole de la pureté et de l’innocence, ce qui nous oblige à ne pas remettre en cause leurs dires ou leurs ressentis face au monde qui les entoure. Pendant près d’une heure, vous allez vous mettre dans la peau de quatre enfants nicaraguayens vivants dans une extrême pauvreté.

Dès les premières minutes de bobine, on se laisse toucher, on se laisse attendrir pour ces gamins dont le destin est plus qu’incertain. Au-delà de leur misère, ces jeunes bambins nourrissent des rêves tout comme les autres enfants de leur âge de par le monde. L’un veut devenir médecin, l’autre mannequin et un autre veut présenter sa propre émission télévisée. Ces rêves leur permettent de sortir de leur quotidien morose parfois sinistre. Le réalisateur n’hésite pas dans ses interviews à aborder les thèmes sensibles de la société nicaraguayenne. En plus de la pauvreté, ces enfants nous livrent un tableau bien noir de la vie dans ce pays tropical. Alcoolisme des hommes, meurtres, violences conjugales, mortalité infantile, grossesses prématurées, abandons, … Tout cela, ils le vivent. Et pourtant, leurs sourires nous redonnent un espoir, celui de voir ces petits accéder à leurs rêves ou, du moins, sortir de ce cercueil dont ils y enfoncent chaque jour un clou.

A la vision de ce reportage, on se sent impuissant et honteux. Que pouvons-nous faire pour aider ces gens ? Je pense que la réponse se trouve dans le film. D’enfant en enfant, de situation précaire en situation précaire, la seule issue possible qu’il soit est l’éducation. Bien évidemment, un monde sans pauvreté parait utopique mais l’instruction et le droit d’apprendre permettra à de nombreux enfants de pouvoir avoir leur chance et pouvoir un jour réaliser leurs rêves. Rêver est un droit inaliénable qui ne demande souvent que peu de choses pour se concrétiser.

Zebda, une renaissance pleine d’entrain

© Ulrich Elbeuf

Voilà près de dix années que le groupe toulousain n’avait plus frôlé les planches pour un concert. Il faut dire que les années 90 furent une décennie dorée pour Zebda qui sortit cinq albums pendant la même période. En 2003, les trois chanteurs décidèrent de faire une pause dans leur carrière car des projets solo devaient voir le jour. Après plusieurs années de silence, on croyait le groupe totalement dissout et pourtant, en octobre dernier, ils ont fait leur apparition à Cahors et ont programmé dans la foulée une trentaine de dates en France et en Belgique.

C’est donc à un concert un peu nostalgique auquel nous pensions assister dans la grande salle du Théâtre National.

Les premiers instants nous confortaient dans nos préjugés. Un départ un peu frileux amusait agréablement l’assemblée qui commençait légèrement à bouger les mains. Mais voilà que s’installa entre le public et les chanteurs une rencontre chimique et nostalgique qui transcenda tout à coup les chanteurs en véritable bête de scène comme dans leurs jeunesses. A l’arrivée du morceau Oualalaradime, la salle, au 2/3 pleine, s’est mise à chanter et à danser avec le groupe nous faisant revivre les moments d’insouciances et d’hystéries contrôlées lors de la sortie de l’album Essence Ordinaire.

Le public, transcendé, entonna vers minuit une demande collégiale. En effet, le single le plus écouté du groupe se faisait attendre depuis plus de deux heures. Après une présentation musicale et originale des musiciens et des techniciens, c’était parti pour Tomber la chemise et une vraie euphorie qui va durer un quart d’heure. A la fin du morceau, Hakim et Mouss allèrent même jusqu’à descendre au beau milieu de la foule pour la traverser et grimper aux gradins afin de faire participer les personnes assises à la fête entamée dans la fosse où bons nombres d’hommes avaient, entretemps, fait tomber la chemise.

Enfin, le spectacle fût donc au rendez-vous malgré un manque de nouveauté évident. Cependant, nous n’avons pas perdu notre temps, loin de là. La symbiose qui régnait dans la salle nous força à accepter que le groupe est revenu et restera tant qu’il le voudra.

Matthieu Matthys

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